résolutions du symposium des cinéastes africains (1)

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Conformément aux délibérations de leur assemblée générale et considérant,

     1°) Que le cinéma est le moyen le plus sûr et le plus rapide de réhabiliter et d'affirmer la personnalité africaine.

     2°) Que le cinéma est un puissant facteur de progrès et de développement économique, social, éducatif, et culturel,

     3°) Que le cinéma est un puissant moyen audiovisuel de lutte contre l'analphabétisme.

Constatant

     1°) Que l'art cinématographique n'occupe encore qu'une place très limitée dans les préoccupations nationales de la grande majorité des états africains.

     2°) Qu'il n'existe pas au niveau des états africains de politique de coordination, dans les domaines de la production, de la distribution et de l'exploitation cinématographiques.

     3°) Que la grande majorité des états africains ne contrôlent pas entièrement leur marché national, la distribution et l'exploitation se trouvant encore entre les mains soit de sociétés étrangères soit de nationaux tributaires de firmes étrangères.

     4°) Que les structures administratives et techniques existantes handicapent le développement des industries cinématographiques nationales, l'assemblée générale recommande avec insistance à l'OUA
l'inscription du cinéma parmi ses priorités.

     Les cinéastes africains font part de leurs conclusions et résolutions qui sont de trois ordres.

     1°)    II a été convenu de créer un bureau de Presse à Alger jusqu'à la tenue de la réunion d'Addis Abéba.

     2°)    L'assemblée a confié à la Guinée le soin de rédiger un rapport sur les problèmes de la distribution, la production et l'exploitation.

     3°)    Le bureau a fait approuver un avant-projet de statuts qui servira de document de base à Addis Abéba.

     Voici le résumé des trois chapitres.

     A) Un Bureau de Presse est créé à Alger qui sera chargé jusqu'à Addis Abéba.

     — de tenir le fichier des cinéastes africains

     — d'éditer et de diffuser un bulletin d'informations et de liaison et d'étudier la réalisation d'une revue africaine du cinéma

     — de favoriser tout moyen de faire connaître les cinéastes africains, leurs œuvres et travaux, notamment par leur inscription aux annuaires ou publications professionnelles.

     Par ailleurs ce Bureau de Presse a été chargé par l'assemblée générale de rédiger ou de préparer un certain nombre de rapports techniques concernant les points suivants :

     1°) Création d'une cinémathèque à l'échelle du continent dont le rôle sera la sauvegarde du film africain, le dépôt de tout film ou négatif que lui confieront les cinéastes et producteurs sans que les droits de ces derniers soient aliénés.

     En annexe à ce point, le bureau recommande aux états africains l'institution du dépôt légal.

     2°) Création d'un festival unique du film africain en un lieu désigné par rassemblée générale.

     3°) La libre circulation du film africain par voie d'échanges.

     4°) Création d'un magazine filmé africain périodique édité en trois langues et qui serait diffusé dans tous les pays.

     Chapitre B. Les cinéastes africains :

     1°) Demandent aux états africains de favoriser et d'aider l'organisation d'une réunion des cinéastes africains à Addis Abéba pour la création d'une association panafricaine du cinéma.

     2°) Souhaitent que chaque état africain mette sur pied des structures appropriées afin de créer et de développer le cinéma.

     En élaborant les textes législatifs et réglementaires propres à l'industrie cinématographique et en contrôlant les recettes, émissions de billets à bordereaux etc...

     3°) Demandent la création d'un organisme inter-états qui serait chargé de promouvoir la production cinématographique africaine et de développer la distribution des films africains. Un tel organisme pourrait être un organisme spécialisé de l'OUA et serait chargé de coordonner les problèmes qui se posent au niveau de l'ensemble des états.

     4°) L'institution d'une loi d'aide au cinéma.

     5°) La réforme de la fiscalité actuellement en cours et ceci en faveur du cinéma africain.
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(1)    Représentants de l'Algérie, A.N.C. Afrique du Sud, Angola, Côte d'Ivoire, Cameroun, Congo Brazzaville, Ghana, Haute Volta, Guinée, Guinée dite                 Portugaise, Mali, Mozambique, Maroc, Nigeria, Sénégal, Soudan, R.A.U., Ethiopie.
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