intervention commune des mouvements
de libération des colonies portugaises

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     Les campagnes d'alphabétisation d'adultes, les écoles, les centres d'instruction révolutionnaire constituent autant de domaines de la diffusion du savoir et de la culture.

     Ce Festival dont la vocation première est de réhabiliter nos valeurs de civilisations et d'annoncer une vivante renaissance de nos cultures vient à son heure.

     A l'instar des mécanismes politiques de soutien que l'OUA a mis en œuvre, il nous faudra rechercher ensemble les structures d'un organisme de solidarité culturelle.

     Nous sommes certains d'en être les premiers bénéficiaires, en raison de la phase historique que traverse notre lutte et en raison de l'étendue de nos tâches.

     Nous pouvons indiquer d'ores et déjà le cadre de la coopération qui pourrait valablement s'établir entre cet organisme culturel de l'OUA et les mouvements de libération nationale :

— une circulation des expériences de décolonisation culturelle entamée par les Etats Africains dans les diverses disciplines du savoir : adaptation des manuels scolaires aux réalités du continent, fixation des langues africaines de culture, leur utilisation, dans l'alphabétisation des masses, dans la scolarité et leur adaptation aux besoins du monde moderne ;

— une utilisation accrue des infrastructures culturelles déjà existantes au service de notre combat libérateur : presse, moyens audio-visuels ;

— une collaboration active des universitaires africains dans l'élaboration de nos programmes d'enseignement.

     En dehors de ce cadre, les artistes et les intellectuels africains ont leur rôle à jouer : témoigner pour notre guerre de libération nationale. Nous sommes en droit de demander qu'une part de leur création exprime les sacrifices consentis par nos peuples dans les maquis et les prisons de l'Angola, de la Guinée et du Mozambique.

     Les vertus révolutionnaires incarnées par nos peuples en lutte sont une puissante source d'inspiration créatrice. Où sont donc les poètes et les cinéastes africains des pays indépendants qui aient enrichi le panthéon de la culture universelle grâce à une approche directe de nos souffrances et de nos espoirs ?

     Il en est encore temps !

     La culture vit d'un incessant courant d'échanges. Les Etats africains indépendants nous apportent l'expérience de l'édification nationale.
Mais pour l'harmonie de l'édifice de l'unité africaine, il est nécessaire d'intégrer les valeurs révolutionnaires portées par le combat de nos peuples.

     Une fois de plus, l'Afrique aura été présente à l'élaboration de la culture universelle.