lexique

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ABSTRACTION : du latin abs-tracto = retenir l'essentiel d'une chose. « Le désir d'abstraire/ comme l'a dit M. Raphaël, c'est le désir de parvenir à un certain détachement de la qualité physique de l'objet, pour distiller et dégager de l'amorphe quelque chose de simple, concentré, fixe, éternel et universellement valable. »
(H. Read).

     Abstraire est donc extraire d'une chose contingente, physique et matérielle ses valeurs atemporelles, intrinsèques, essentielles et permanentes. L'abstraction n'est donc pas une « nullité » ou un « vide mental », mais — pour ceux qui sont capables d'abstraire une très sérieuse opération de choix.

ACTION PAINTING : nom donné, aux Etats-Unis, à la peinture des années 50 (cf. J. Pollok, F. Kline, etc...). Dans une sorte de transe, le peintre laissait ses mains libres d'exécuter des signes, des gestes et de jeter les couleurs sur la toile. Par un défoulement énergique et une création « spontanée », le peintre intervenait dramatiquement sur de très grandes surfaces. Cette investigation, liée aux mouvements parallèles européens de « peinture gestuelle », « automatisme », « tachisme », s'intéressait aux recherches faites dans le domaine de l'inconscient, et des lois de la pensée et de l'action subconscientes.

COLLAGE : technique élaborée dans l'art moderne en partant des recherches des Cubistes (cf Picasso 1912) et des Futuristes (cf Carrà 1912, Boccioni 1911). Consacré par les Dadaïstes et par Schwitters (1918), le collage prit ensuite une vie autonome. On colle, on déchire, on coupe, on assemble des éléments, en papier, préexistants (papier coloré, images de Journaux, lettres imprimées).

DRIPPING : technique liée à l'action painting et à la peinture gestuelle. Effets produits par des coulées de couleur, obtenues soit accidentellement (théorie de l'automatisme créateur), soit par l'intervention physique de l'artiste.

 

FIGURATIF : qui concerne la « figuration » ; représentation de la réalité immédiate.

REPRESENTATIF : qui concerne la « représentation », la figuration.


FONCTIONNALISME : dans la genèse de l'art contemporain, le concept de fonctionnalisme dans l'art est fondamental. C'est grâce aux idées et aux travaux de W. Gropius et de son Ecole des Beaux-Arts de Weimar (le Bauhaus, Allemagne 1923-1937) qu'il a pris forme (Gropius voulait ramener l'art dans le social, voire dans le fonctionnel). C'est la prise de conscience de la nécessité d'un renouveau esthétique et idéologique qui poussa le Bauhaus à enteprendre son activité innovatrice. Préparer les bases pour un art qui ait sa place dans la vie moderne. Tout objet qui accompagne notre vie, dans la maison, dans la rue, dans le bureau, dans l'usine, devrait être harmonieux et beau tout en étant pratique, utile, nécessaire, essentiel, social, fonctionnel.


OP ART : art qui se base sur tous les effets qu'on peut obtenir par l'emploi des couleurs ef des éléments géométriques, — associés, opposés ou contre-opposés —, en compositions fortes ef vibratoires. Par des dispositifs optiques, on offre à la rétine tout un ensemble de sensations particulières, et cela, en partant de recherches rigoureuses sur les couleurs et de théories scientifiques de l'espace (cf en France Vasarely, Groupe de la Recherche Visuelle).


PEINTURE ORGANIQUE : peinture qui traite de certaines formes biologiques qui existent dans le monde microscopique, scientifique, naturel.


REALISME SOCIALISTE : en se basant sur les théories marxistes du début de ce siècle sur l'art et sa fonction, toute une école critique et esthétique se développa entre les deux guerres, en Amérique Latine (cf le Mexique, avec Orozco et Siquieros) et en Europe (cf F. Léger). En Italie, après-guerre, une peinture figurative socialiste se développa, sous le nom de « néo-réalisme », autour de R. Guttuso et du groupe de la Nuova Pesa.