souffles
numéros 13 et 14, 1er et 2e trimestre 1969

mostefa lacheraf : le roman maghrébin : brève contribution à un débat (1)
pp. 1-6

 

 
     Même si, à propos du roman, nous ne devions faire qu'un bilan restreint de la production littéraire maghrébine, cette initiative serait très importante à condition, toutefois, qu'elle aille jusqu'au bout de l'exigence critique et d'une analyse sans merci du milieu socio-culturel en fonction duquel s'explique ou se justifie le processus nécessaire de l'offre et de la demande de ce genre narratif. Contrairement à ce que l'on a prétendu, le roman maghrébin est né d'un double phénomène d'éclectisme et de nécessité, comme cela se passe un peu partout dans le monde, et son avènement n'a pas été un fait en soi, déterminé par le seul éveil national: il relevait, à ses débuts, d'un besoin de création plus que d'un besoin de combat et d'illustration politiques. Tout cela, qui l'a caractérisé par la suite, est venu de surcroît dans un prolongement qui est le propre d'une prise de conscience agissant de proche en proche et parcourant successivement ou simultanément et en vrac les diverses catégories de l'esthétique, de l'imaginaire, de l'autobiographie, du témoignage, de l'idéalisme, de limitation et d'un universel dûment consacré par les courants français ou étrangers dont la langue adoptée se trouvait être le reflet en cette deuxième moitié du XXe siècle. Cela n'a pas été le fait organisé de toute une classe intellectuelle capable de s'exprimer uniment, par j'effet d'une maturité parvenue à son point décisif de réalisation et à l'aide de moyens et techniques qu'elle aurait créés elle-même ou qui se seraient trouvés à sa portée en tant que groupe maghrébin maître de toutes ses possibilités dans son propre pays. La «maturité» ou e disponibilité active» étant individuelle, tout comme l'état privilégié dans le domaine de la création littéraire, cela veut dire que la forme choisie et souvent aboutie (le roman) ne pouvait constituer dans les conditions vécues par le Maghreb d'alors l'expression normale sinon fidèle d'un phénomène culturel d'ensemble émanant d'une société bien typée et portée à produire un mouvement d'idées harmonieux et un système progressif déterminé de concepts reflétant les besoins fondamentaux de ce groupe national. Autrement dit, l'Afrique du Nord, même au niveau de sa classe intellectuelle ou alphabétisée en langue française dans la proportion de 12% à peine de sa population totale, n'était pas censée produire tout naturellement des oeuvres littéraires significatives d'un courant donné et d'un volume aussi dense que cohérent et régulier comme l'arbre produit ses fruits. Le groupe maghrébin restreint de culture française constituant lui-même une très faible minorité au sein ou aux côtés d'une autre minorité francophone, coloniale, celle-là, relativement plus nombreuse et représentant à la fois politiquement et linguistiquement une nation étrangère, n'est pas en cause. Ce qui était vraiment en cause, sans que nous ayons à émettre à son sujet un jugement moral ou à la récuser, c'est l'inadéquation qui existait entre un peuple colonisé, parlant sa langue nationale, ayant ses problèmes propres, et entre ce mouvement intellectuel très mince, maghrébo-francophone, qui ne pouvait, à première vue, être issu de son milieu national comme le résultat naturel d'un aboutissement à vocation collective ni l'exprimer selon une dimension bilatérale d'échange et de communication. S'agissant d'une impossibilité objective, d'une impossibilité majeure sinon absolue, compte tenu de la situation coloniale totalitaire, cet état de choses, avec ses carences, interdits et anomalies de toutes sortes, caractérisait également la production littéraire en langue arabe et celle du roman en particulier qui, s'il avait existé au Maghreb, aurait eu encore moins de lecteurs que son homologue français.

     Ceci étant, le roman maghrébin d'expression française existe; il s'est parfois bien porté et bien comporté. Ses origines à peu près spontanées, son isolement par rapport au milieu dans lequel il est né, les circonstances exceptionnelles mais fugaces qui l'ont propulsé à certains moments dans la carrière mondiale, tout cela compte pour nous plus positivement que négativement. Né d'abord comme expression individuelle esthétique s'inspirant superficiellement du terroir et de son humanité la plus conventionnelle, traduisant les nostalgies et les travaux du village ou du quartier natals à travers une enfance heureuse ou incertaine, émerveillée ou insouciante, il s'est haussé ensuite épisodiquement au niveau de l'expression de la lutte nationale dans ses aspects anecdotiques et pseudo-épiques les plus propres à cadrer avec une psychose idéaliste de la guerre de libération telle qu'elle était ressentie par les lecteurs français partisans ou sympathisants de la cause maghrébine.

     C'est uniquement par ce dernier lien, parfois épisodique et sommaire, mais pathétique et passionné, que le roman maghrébin s'est rattaché comme objet d'expression et de justification littéraire au milieu national collectif de ses auteurs, à un moment de conflit aigu et d'épreuve radicale où toutes les valeurs de l'occupant étranger étaient rejetées avec fureur et violence. Cependant, né dans les circonstances que l'on sait, ce roman franc-tireur, ce roman apatride, ne recherchait aucun alibi, et ce sont les événements qui l'ont consacré le temps d'une guerre, ramenant l'effet perdu et fugitif à une cause retrouvée à point nommé pour reconnaître les siens dont elle n'avait nul souci durant la drôle de paix coloniale, et par leur faute, notamment.

     Certains ont essayé, comme pour le théâtre maghrébin et arabe, d'ailleurs, de s'étonner à son sujet de l'inexistence d'une filiation ancienne, d'une tradition-mère. Genre nouveau, d'après eux, il ne pouvait être que l'enfant adultérin de je ne sais quelle influence étrangère. On assiste depuis des années à cette tentative ridicule qui prétend établir l'authenticité de la création littéraire par un lignage avéré devant nécessairement remonter le cours des siècles et retrouver, sinon la matrice elle-même, du moins, virilement et en jouant sur les mots, le «maître-étalon» qui, à l'image de la mesure de la même homonymie, est conservé dans je ne sais quel musée (ou quel limbe obscur?) depuis qu'existe le système métrique gradué. Non, les Arabes de l'ère classique n'ont jamais écrit de romans. Non, jamais ils n'ont écrit de pièces de théâtre. Et après? Qu'est-ce que cela prouve? Les esprits curieux vous diront qu'Ibn Tofaîl, un Maghrébin d'Espagne, a écrit le premier roman philosophique connu que certains récits des «Mille et une Nuits» sont autant de noyaux élaborés de romans; qu'Apulée de Madaure, un ancêtre issu de notre souche nord-africaine, est l'auteur du seul roman latin qui ait été conservé. Tout cela est vrai du point de vue de l'érudition mais ne l'est point au regard de la littérature dont certains genres ne sont pas que des cadres formels et constituent chaque fois, au contraire, plus que la langue immémoriale, l'expression d'un temps personnel ou collectif vécu ou imaginé, sans référence obligatoire à des antécédents conceptuels ou de sensibilité psycho-sociale. Et puis, il y a des biens qui tombent en déshérence; des terres qui meurent et deviennent stériles; des patrimoines frappés de prescription, des fils qui se rompent et il faut repartir de nouveau à travers le labyrinthe, perdre jusqu'à la mémoire de ce que furent ces maigres jalons; en l'espèce, ces deux ou trois romans.

     Disons-le tout net: le roman tel que nous le ressentons (en dehors, donc, de toute conception relative à la forme et aux mécanismes du genre), le roman n'a jamais existé avant le XIXe siècle ou si peu si l'on excepte Fielding, Laclos, surtout le marquis de Sade et quelques autres. Cela prouve que le roman tel qu'il est apparu au siècle dernier après différentes mutations, répondait non pas à l'évolution d'une langue mais à ses rapports avec une société de plus en plus développée et en mouvement et dont les problèmes et les états successifs de progrès, de conquêtes internes, de luttes, de crises, d'échecs, d'expériences, de guerre et de paix, exigeaient une expression adéquate et d'autant plus étendue dans sa portée et profonde dans ses échos qu'un public nombreux et conscient débordait chaque jour la classe sociale dominante et traditionnellement cultivée pour le compte de laquelle se faisait depuis longtemps la littérature et s'établissait le goût classique.

     Ces considérations déjà connues et ressassées, et d'une vérité sans doute inégale, ne nous éloignent pas du roman maghrébin dont l'histoire trop récente et le manque de repères anciens ne l'empêchent pas, cependant, d'être une conscience présente à un monde vécu, un cadre actuel ouvert à toutes les possibilités, à toutes les leçons directes que le mouvement de la société, avec ses aspirations contrariées, ses carences séculaires, ses épreuves mortelles, son désespoir actif ou résigné, ses révoltes, ses angoisses, imposent à nos contemporains et, mieux encore, aux témoins les plus lucides, les plus sensibles, les moins conformistes, c'est-à-dire les écrivains anti-bourgeois et anticolonialistes. La précision, ici, n'est pas que formelle; elle n'est pas du tout inutile quand on aborde ce domaine où les mots doivent signifier aussi fidèlement, aussi strictement que les idées. Et ce n'est pas non plus un choix, mais un constat objectif à l'aube d'un univers qui est le nôtre et où tout commence ou recommence dangereusement, comme pour un organisme longtemps débilité, sauvé à demi, et qu'assaillent toujours des maux réels, endémiques, dont la fatalité, à peine brisée sous les coups justiciers des révolutions, se ressoude à vue d'oeil en de nouveaux périls.

     Nous avons dit plus haut que le roman maghrébin en tant que pionnier et genre littéraire esthétique et fortuit n'avait pas recherché délibérément une justification nationale active (destinée avant tout ou en partie aux siens) qu'il a fini quand même par trouver au cours de son bref engagement pendant la guerre de libération. Mais le besoin d'une destination adéquate, justifiée, motivée, raisonnablement considérée comme fin littéraire exprimant une réalité et un idéal nationaux et populaires, ce besoin-là est plus actuel que jamais dans nos pays aujourd'hui indépendants et dans notre jeune culture en constante élaboration novatrice. Dans le remarquable numéro-manifeste de la revue «Souffles», paru dès les débuts de 1966,(2) Abdellatif Laâbi, sollicité d'emblée par l'importance de ce problème que la littérature maghrébine ne peut pas escamoter un seul instant, écrit pertinemment: «En fait, la situation des écrivains de la génération précédente (celle de Kateb, Dib, Feraoun, Mammeri, Memmi ou même Chraïbi) s'avère étroitement liée au phénomène colonial dans ses implications linguistiques, culturelles et sociologiques. Des autobiographies pacifistes et colorées des années 50 aux oeuvres revendicatrices et militantes de la période de la guerre d'Algérie, on peut constater que malgré la diversité des talents, la puissance créatrice, toute cette production s'inscrit dans le cadre rigoureux de l'acculturation. Elle illustre parfaitement ce rapport du colonisé et du colonisateur dans le domaine culturel. Ainsi, même si l'homme maghrébin faisait son entrée dans ces oeuvres ou si des écrivains autochtones prenaient la parole pour dénoncer des abus, cette littérature demeurait presque toujours à sens unique. Elle était conçue pour le public de la Métropole» et destinée à la consommation étrangère. C'est ce public-là qu'il fallait apitoyer ou éveiller à une solidarité... On a l'impression aujourd'hui que cette littérature fut une espèce d'immense lettre ouverte à l'Occident, les cahiers maghrébins de doléances, en quelque sorte. Bien sûr, l'utilité de cette vaste déposition n'est plus à démontrer. Les oeuvres maghrébines ont fait leur scandale et accéléré une prise de conscience dans les milieux progressistes en France et ailleurs.»

     Et Laâbi ajoute: «Faut-il l'avouer, cette littérature ne nous concerne plus qu'en partie; de toute façon elle n'arrive guère à répondre à notre besoin d'une littérature portant le poids de nos réalités actuelles, des problématiques toutes nouvelles en face desquelles un désarroi et une sauvage révolte nous poignent.» Même s'il souligne parfois des vérités trop évidentes - et qui ne le sont d'ailleurs pas aux yeux de tous - ce dernier passage méritait de figurer dans un manifeste et il mérite davantage, aujourd'hui, à travers chacun de ses termes, de susciter parmi les romanciers maghrébins et leurs lecteurs autant d'interrogations que de réponses. Cela est tellement vrai qu'une partie notable de cette littérature, trop immédiate et circonstancielle, ne nous touche plus, même dans nos fibres anciennes ravivées par les souvenirs de l'oppression coloniale et du combat libérateur. Elle cesse de nous toucher parce qu'elle relève très souvent du «reportage de fiction» - qui n'est pas le reportage tout court - et d'un genre épique aussi tonitruant que sans chaleur humaine, fixé sur un épisode fugace de la vie nationale toujours séparé de son arrière-plan innombrable et permanent et de sa sensibilité la plus ténue et la moins prolixe devant la joie ou le malheur. Il n'est pas (exagéré de dire que, ce faisant, une certaine forme de roman maghrébin s'est, en l'occurrence, purement et simplement fondue dans l'optique occidentale du genre, soit par ignorance du milieu nord-africain et de ses réactions les plus intimes, les plus notoires; soit pour complaire à des lecteurs étrangers bourgeois dont les modèles héroïques patents restent le légionnaire, le parachutiste, l'aventurier fier-à-bras, le surhomme, le dilettante de la violence et du mépris, la brute invulnérable et sans problèmes. De la même façon, il n'est nullement exagéré d'affirmer que l'héroïsme dans sa conception individualiste et fracassante et sa finalité souvent gratuite et romantique, envahit de plus en plus l'espace littéraire maghrébin en voulant s'identifier aux manifestations majeures et à long terme des révolutions libératrices menées par nos peuples. Quand on invite nos écrivains à parler de la révolution populaire, pourtant trahie, c'est cet héroïsme et seulement lui qu'on propose à leur verve exaltée et sur commande. Or, cette veine à exploiter, toutes affaires cessantes bien après la fin de la guerre de libération, perpétue un nationalisme anachronique et détourne les gens des réalités nouvelles et du combat nécessaire en vue de transformer la société sur des bases concrètes, en dehors des mythes inhibiteurs et des «épopées» sans lendemain. Son exploitation pseudo-patriotique constitue délibérément, ou presque, un dérivatif proposé aux intellectuels et aux travailleurs par la nouvelle bourgeoisie marchande et exploiteuse vers un défoulement inopérant, vers un culte fervent du passé le plus proche auquel cette même bourgeoisie, naguère en puissance, n'a pas participé et qu'elle veut que le peuple s'y tienne comme à un opium. La bourgeoisie, donc, classe sociale la plus terne, la plus prosaïque, la plus défaitiste, voit d'un bon oeil ce culte de l'héroïsme à la faveur duquel elle poursuit ses desseins sordides et son ascension imméritée. Il ne faut pas que les romanciers se rendent complices d'une telle manoeuvre, et, s'ils doivent parler de l'épopée collective et populaire de la libération nationale qui a réellement existé, qu'ils ne négligent surtout pas d'évoquer le rôle honteux de la bourgeoisie traître et rapace et de dire comment la révolution sociale pour laquelle sont morts un million de paysans, d'ouvriers, de petits employés et d'intellectuels, a été confisquée, dès l'indépendance, par les trafiquants, les attentistes et les collaborateurs mal repentis du régime colonial défunt. Ou bien alors, si l'on insiste pour que vous parliez du présent ou de l'avenir ou du passé tout récent de la prime indépendance, faites du roman-fiction, mais de la fiction utile, celle qui évoque et remédie par la pensée aux occasions ratées; celle du possible toujours possible. Dites comment l'indépendance aurait pu réussir selon le voeu séculaire d'un peuple frustré de sa liberté et de son initiative historique, et comment la révolution aurait dû transformer le pays par plus de travail créateur et de justice sociale. Par-delà ces temps mornes et fertiles en simulacres négatifs, allez-donc au devant de l'avenir et racontez, par exemple, l'histoire d'un préfet ou d'un gouverneur de province qui prend possession de son poste dans ane région déshéritée et fait revivre des villages détruits, des villes anémiées, des forêts brûlées au napalm, des champs abandonnés. Dites dans vos romans comment la vénalité et la corruption des fonctionnaires sont combattues par de justes châtiments; dressez sur les places publiques les guillotines et les potences sur lesquelles les affameurs du peuple expieront leurs crimes. Semez la joie dans les villages reconstruits; faites reverdir les déserts; annoncez au Maghreb la naissance du nouveau citoyen dont il a besoin, l'avènement du héros civilisateur, du héros socialiste, le règne de la justice et du bonheur reconquis de haute lutte sur les affres de l'ère coloniale et des temps médiévaux qui nous submergent encore.

     Aujourd'hui, le folklore et l'exploitation abusive de l'héroïsme guerrier sont devenus les deux mamelles de certains pays du Maghreb et remplacent successivement et sur une plus grande échelle encore la sous-culture coloniale exotique et l'épopée légionnaire et patriotarde par laquelle s'est prolongée chez nous la domination française. Cet exotisme perfide et de mauvais goût, çonçu spécialement pour l'Afrique du Nord colonisée et déculturée ou inspiré par elle, a laissé des traces trop visibles dans notre artisanat, notre architecture, parfois même nos danses traditionnelles, nos chants modernes, les décors et costumes de notre théâtre oriental. Si le folklore maghrébin actuel et nos arts mineurs n'innovent pas beaucoup par rapport à cet héritage suspect de faux-bazar, de «fantasia» de commune-mixte et de kermesses «indigènes», il est à croire que ni la mentalité ni le sens de l'esthétique n'ont changé dans des pays comme les nôtres qui s'efforcent de retrouver leur âme. Ce qu'il y a de plus grave, c'est qu'à la longue, l'imprégnation mentale et esthétique aidant, ce décor, cet environnement pseudo-maghrébin et arabe, cet orientalisme préfabriqué, ces suavités de bazar et ces douceurs écoeurantes à la confiture de rose, ont été, avec beaucoup d'autres choses encore, perçus par certains de nos romanciers comme autant de signes, de concepts, de goûts et d'objets d'une spécificité perdue et retrouvée. Un exotisme inepte, vu, cette fois, de l'intérieur; pis encore: entretenu par ceux-là même qui lui avaient servi de substance arbitraire et de modèle à leur corps défendant, ajoutait ainsi au dépaysement, à l'étrangeté, en coupant davantage notre littérature d'expression arabe et française de son contexte humain le plus communicatif, le plus apte à lui faire écho et à la nourrir. Un public désemparé devant un «patrimoine» tellement ambigu, tellement suspect; une image véridique du pays et des hommes aui va en s'altérant dans les yeux des siens; une sensibilité nationale et une conscience culturelle parfois émoussées et autres qu'elles-mêmes: le roman maghrébin a déjà un programme s'il veut poser le débat dans son cadre naturel et donner voix à un monde saisi par une saine révolte et l'âpre besoin de se définir sans tricher et de s'exprimer sans rien aliéner de sa liberté reconquise. Autrement, il courra le risque de devenir, tôt ou tard, un roman néo-français ou un roman néo-oriental selon qu'il s'exprimera dans l'une ou l'autre langue.
 

Buenos Aires, le 16 Décembre 1968.




1 - Communication envoyée au Colloque sur le Roman Maghrébin qui s'est tenu à Hammamet (Tunisie) entre le 24 et 28 Décembre 1968.
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2 - Voir le «Prologue» au souffles, numéro 1, premier trimestre 1966, pp. 3-6. (NDLR)
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