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mozambique

     Situé sur la côte orientale du continent africain, le Mozambique est limité au Nord par la Tanzanie, à l'Est par le Canal du Mozambique, à l'Ouest par le Malawi, la Zambie, la Rhodésie du Sud, la République d'Afrique du Sud (Province du Transvaal) et le Swasiland.

SUPERFICIE :

     773.000 km2 (8 fois supérieure à celle du Portugal, 4 fois plus étendue que les territoires réude la Belgique, de la Hollande et de la Suisse).

VILLES PRINCIPALES :

     Lourenço Marquès, Beira.

POPULATION :

     Bien que les statistiques officielles ne méritent qu'une confiance relative étant donné la mauvaise foi des autorités coloniales portugaises, le dernier recensement évaluait la population à 6.592.984 habitants dont 97 % sont africains, le reste étant composé d'émigrés blancs, jaunes, indiens, métis et noirs « assimilés ». Le taux de mortalité infantile dépasse 40 %.

PRINCIPALES RESSOURCES ECONOMIQUES :

     Le Mozambique est un pays dont l'économie est surtout agricole à base d'oléagineux (qui constituent le principal produit d'exportation du Mozambique), de coprah (on trouve dans le Bas-Zambèze les plus grandes plantations de cocotiers du monde), d'anacardier, d'arachide. de « mafurra » dont on tire du savon d'excellente qualité, de coton, de riz. de tabac, thé. etc... et de bovins.

RESSOURCES MINIERES :

     Coluba-tantalite, béryllium, charbon, microlite, bismutite, bauxite, or, mica, pétrole, argent, cuivre, etc...

INDUSTRIE :

     Sur le plan industriel, on ne peut pas parler d'une véritable économie industrielle au Mozambique. Notons cependant que les principales industries du Mozambique sont : les textiles, le ciment, le fibro-ciment, électricité, construction civile, petites industries, extraction minière et pêche. Ces industries ne sont véritablement développées dans aucun secteur. L'industrie textile est aux mains des capitalistes portugais qui contrôlent toutes les usines du Mozambique.

ENSEIGNEMENT :

     L'instruction donnée aux indigènes est confiée aux missions catholiques en application d'un accord signé avec le Saint-Siège le 7 mai 1940 ; elle est essentiellement primaire. On a dénombré en 1963 trois cent onze écoles primaires, soit une école pour plus de 6.000 enfants scolarisés. En ce qui concerne l'enseignement secondaire, il est pratiquement interdit aux Africains. Le gouvernement portugais a créé de toutes pièces une barrière pour le mozambicain en instituant l'enseignement dit rudimentaire et l'enseignement dit d'adaptation qui doivent mener graduellement l'Africain de la vie « sauvage » à la vie « civilisée ». Le Mozambique ne compte en tout et pour tout que 3 lycées et 3 collèges privés.

LUTTE DE LIBERATION NATIONALE :

     A vrai dire la lutte contre l'occupant remonte à plusieurs siècles. Mais ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que des groupes clandestins commencèrent à organiser des grèves de travailleurs dans les ports et les plantations, ainsi que des soulèvements populaires.

     1948 : un soulèvement se produit à Lourenço Marquès et aboutit à l'emprisonnement et à la déportation vers San Thomé de plusieurs centaines d'Africains. En 1956, une grève de dockers dans la même ville se solda par la mort de 49 travailleurs. Le 16 juin 1960, soulèvement de Mueda qui se solda par le massacre de cinq cents Africains et l'arrestation de plusieurs autres dont Kibiriti Diwani. En août 1963, les dockers de Lourenço Marquès menèrent une nouvelle grève qui se solda par des dizaines de victimes et plusieurs arrestations. Ces actions, œuvre de patriotes clandestins. ont contribué au développement du mouvement nationaliste mozambicain. Date de déclenchement de la lutte armée : le 25 septembre 1964. Aujourd'hui, sous la conduite du FRELIMO (*) (organisation à l'échelle nationale fondée le 25 juin 1962 à Dar-Es-Salam) le peuple mozambicain mène une lutte acharnée contre les colonialistes portugais. Le FRELIMO, qui contrôle actuellement 25 % du territoire mozambicain, a été présidé par le regretté Dr Eduardo Mondlane jusqu'en février 1969, date de son assassinat. Eduardo Mondlane est considéré comme le fondateur du nationalisme moderne au Mozambique.

     Le FRELIMO est actuellement présidé par Samora Machel, organisateur de talent, qui se montra rapidement l'homme de valeur qui dirige l'effort de la guerre.
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* FRELIMO (Front de Libération du Mozambique).
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