dossier
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les colonies
portugaises

le front de lutte contre le colonialisme
portugais : nature, développement et
perspectives (1)

par mario de andrade

pp. 22-31

        

     Un regard sur la chronologie des principaux événements de l'année 1969, telle qu'elle nous a été rapportée par les grands quotidiens français d'information, n'instruit guère le lecteur sur le déroulement de la lutte armée en Angola, en Guinée ou au Mozambique (2). De même, pour les personnalités disparues, on y a, par exemple, rappelé le souvenir de l'écrivain Camille Marbo et de Sa Majesté Saoud, ancien roi d'Arabie. Mais la tragique disparition d'Eduardo Mondlane leader du FRELIMO, survenue le 3 février à Dar-es-Salaam, fut passée sous un silence souverain.

     L'année écoulée fut, pourtant fertile en événements marquants pour la compréhension globale de l'impact des trois fronts de lutte armée sur l'ensemble du continent et sur le plan mondial.

     Nous restons persuadés qu'il est erroné d'établir un lien de causalité entre l'affrontement direct avec l'impérialisme, d'une part, et la portée mondiale d'une lutte de libération nationale et sa nature révolutionnaire, d'autre part. La fin de la dernière décennie a rendu plus concrète et plus perceptible l'identité d'options qui animent le M.P.L.A., le P.A.I.G.C. et le FRELIMO — les formations politiques africaines engagées aujourd'hui dans un combat similaire pour le renversement de la domination coloniale portugaise et l'ins-tauration de sociétés libres de toute exploitation en Angola, en Guinée et au Mozambique.

     Quel fut le processus de formation de ces organisations, comment se caractérise de nos jours la lutte armée menée par elles et quelles perspectives s'ouvrent à leur développement — autant de questions que nous aborderons au cours de cet article.

I-- Motivations de la lutte armée

     Le processus de formation des organisations politiques dans les colonies portugaises obéit à une dialectique de l'unitaire et du spéci-fique. Leur émergence se situe historiquement, au cours des années cinquante. Après une expérience éphémère de combat protestataire au sein d'associations légales ou, lors de tentatives de création de groupements formellement (ou apparemment) apolitiques, la jeunesse nationaliste de ces pays s'empara vite des techniques d'organisation clandestine et s'orienta vers la structuration de mouvements politiques de type moderne.

     Contrairement aux partis africains qui eurent à se battre, naguère, pour l'égalité de droits dans le cadre de l'architecture impérialiste baptisée Union Française, les organisations angolaises ou guinéennes placèrent d'emblée leurs revendications en dehors de la problématique coloniale.

     La première période unitaire fut caractérisée par une recherche d'identité. La démarche d'esprit qui consistait pour les jeunes nationalistes à affirmer leur appartenance à la patrie afri-caine, à mener le combat pour la redécouverte de ses valeurs culturelles s'appuyait sur la critique de l'entreprise d'assimilation, masque idéologique de la domination coloniale. Cette démarche fut ensuite élevée au niveau de la conceptualisation de la révolte.

     A partir de ces données, les bases des premiers organismes unitaires furent jetées. Alors que s'ébauchait la structure des for-mations politiques dans chaque pays, l'organisation unitaire, sous sa première appellation MAC (3) donna une dimension nouvelle (en les faisant mieux connaître sur 1e plan extérieur) aux partis émergeants.

     A l'aube de l'année 60, les mouvements des colonies portugaises, dans leur période nationalitaire active, ouvrirent la voie à une forme de coordination unitaire, en accord avec l'évolution des combats spécifique sur le terrain. Le MAC devint FRAI (4), et, une année plus tard, avec l'irruption du peuple angolais sur la scène historique, la C.O.N.C.P. (5) prenait naissance.

     Comment les trois colonies portugaises de l'Afrique continentale sont-elles successivement devenues le théâtre des luttes armées de libération nationale ?

     Tout d'abord, les facteurs internes de domination singularisaient la Guinée, l'Angola et le Mozambique, colonies placées jusqu'à la promulgation de la loi du 8 février1961 sous le régime d'indigénat. En raison même de ses structures socio-économiques, le Portugal a longtemps appliqué les méthodes d'exploitation coloniale les plus arriérées, et, par conséquent, les plus cruelles et inhumaines : le travail forcé, et, d'une manière générale, le blocage de toute forme de développement social, économique et culturel des populations africaines. Sous le couvert d'une généreuse politique d'assimilation (sélective, au demeurant), seule une infime minorité, de l'ordre de1 %, a pu avoir accès à l'enseignement. Au moment où le Portugal entamait la phase administrative d'occupation effective de ces territoires, après les luttes acharnées de résistance, le peuple portugais entrait dans la nuit fasciste.

     Des actions furent cependant menées, même dans ce cadre étroit du légalisme. Mais toutes les revendications à caractère social, comme les grèves (Pijiguiti en Guinée et Mueda au Mozambique), furent noyées dans le sang. Les formes que revêtit dans ces pays la répression coloniale étaient une suite de massacres, prélude à la guerre préventive conçue par le pouvoir fasciste.

     Sur le plan extérieur, révolution des rapports de forces inter-nationales était encourageante : victoire du Viet-Minh à Dien-Bien-Phu, exemple héroïque donné par le peuple algérien en guerre, apparition de bases logistiques aux frontières avec l'accession à l'indépendance des deux Congo, de la Guinée et du Tanganyika (Tanzanie).

     Ces facteurs objectifs pris ensemble, joints à la détermination subjective des responsables des mouvements de libération nationale, fondèrent des motivations communes pour la lutte armée. La guerre médiatise la conquête de l'indépendance.

     A partir de l'analyse concrète de chaque situation concrète, la mobilisation politique fut orientée vers la préparation des masses pour affronter l'ennemi, au moyen de la guerre de libération nationale.

     Sans vouloir aborder ici la question du levier dans cette lutte, notons en passant que l'analyse des traits caractéristiques des sociétés sous domination coloniale portugaise avait abouti à la conclusion suivante :

     « Schématlquement, les masses rurales, au point extrême de l'exploitation économique, constituent la plus grande réserve populationnelle et elles sont les plus atteintes par l'exploitation étrangère. Même là où l'industrialisation est en cours, la hiérarchie raciale dans l'emploi bloque l'émergence d'un prolétariat autochtone et éclairé, en mesure de jouer un rôle moteur dans la lutte libératrice.

     Aussi, le noyau de contestation sera-t-il constitué autour des couches ayant acquis à la fois des privilèges et des possibilités d'accéder à l'intelligence de la situation coloniale : fonctionnaires, salariés, intellectuels, étudiants. Elles forgeront les instruments idéologiques du combat pour l'indépendance nationale. Cependant, le mouvement de libération nationale ne prendra son essor décisif et ne s'ensagera dans une voie irréversible qu'après avoir puisé sa réserve dans les campagnes, mobilisé et orienté le sous-prolétariat des villes » (6).

     Traitant du cas spécifique de la Guinée, Amilcar Cabral explicite le problème en ces termes : « Notre paysannerie n'est aucunement un élément révolutionnaire fondamental. Le paysan est la force physique principale de notre lutte, mais il n'est pas, il n'était pas, surtout à ce moment-là (de la mobilisation), la force révolutionnaire principale. La force révolutionnaire principale, nous l'avons trouvée dans les milieux urbains, aussi bien parmi les travailleurs salariés des ports, des bateaux, des ateliers de réparation, etc., que parmi la petite bourgeoisie, qui était consciente de la domination étrangère de notre pays après beaucoup de difficultés, ont amené la paysannerie à rejoindre la révolution » (7).

II -- Guerre de libération nationale et pouvoir populaire

     L'engagement successif dans la voie de la lutte armée en Angola (4 février 1961), en Guinée (janvier 1963) et au Mozambique (25 septembre 1964), fournit de nouvelles bases, sur le double plan de la théorie et de la praxis, au M.P.L.A., au P.A.I.G.C. et au FRELIMO. Mais i1 importe de discerner sommairement, au préalable, l'actuelle physionomie des trois fronts opérationnels :

a) en Angola : le M.P.L.A. avait été, depuis 1961, l'annonciateur et le responsable du déclenchement du processus révolutionnaire. Mais c'est seulement à partir de l'année1964 qu'il fut en mesure de réorienter de façon irréversible le cours de la guerre et de s'imposer comme seul mouvement combattant sur le terrain. La période intermédiaire (1961-1963) fut essentiellement marquée par les obstacles dressés à la fois par les organisations antagonistes (écloses et développées aux frontières) et par des forces africaines alliées de l'impérialisme, ayant à leur tête les gouvernements successifs du Congo-Kinshasa. Après avoir ranimé la guérilla dans l'enclave de Cabinda (« école d'où sont sortis les éléments fondamentaux pour le développement de la lutte dans d'autres régions », selon Agostinho Neto), le M.P.L.A. étendit la guerre a d'autres districts de la colonie, et notamment aux régions du sud-est. Prenant appui sur la « troisième région » (Moxico et Cuando- -Cubango), la guérilla gagna, au nord, les vastes districts de Lunda et Malange, et s'orienta vers le district de Bié, cœur géographique du pays.

     Parallèlement, les guérilleros du M.P.L.A. s'implantaient sur le front du nord.

     Cet élargissement de l'espace de la guérilla, outre qu'il apparaît comme l'illustration pratique de la ténacité des combattants angolais, résulte de l'adoption d'une stratégie révolutionnaire du Mouvement.

     A cet égard, la position exprimée dans son discours du 3 janvier 1968, est significative :

     « Le siège de notre Mouvement ne fonctionnera plus à l'extérieur : son transfert à l'intérieur du pays a déjà commencé. (...) Cette mesure signifie que notre direction considère le moment propice pour que nos dirigeants travaillent en permanence au sein du peuple, plus près des problèmes, afin de contribuer de plus près à l'augmentation du niveau de la lutte, de lui donner un contenu politique plus défini dans toutes les régions et de la faire passer à sa phase décisive.

     (...) A partir de cette année, notre siège fonctionnera à l'intérieur de notre pays et ce sera à partir de l'intérieur que nous dirige-rons toutes les activités, tant sur le plan interne que sur le plan international ».

     Un communiqué militaire du 4 mai 1970 fait largement état des actions offensives des forces armées du M.P.L.A.. pendant la période de janvier et février, dans la 3ème Région Politico-Militaire et dans quelques secteurs de la 4ème.

...« Ces actions illustrent bien, d'une part la progression de nos forces armées vers d'autres zones du territoire national, encore sous contrôle ennemi et, d'autre part, la détermination du M.P.L.A. dans la liquidation de la présence colonialiste dans les régions libérées, détermination qui se traduit par des attaques systématiques des casernes portugaises.

     Incapables de freiner l'avance victorieuse des forces armées du M.P.L.A., les colonialistes portugais s'adonnent au vol des populations angolaises et au saccage des marchandises zambiennes qui transitent en Angola, par le chemin de fer de Benguela. Les contradictions éclatent : en même temps que la presse coloniale annonce les attaques réalisées par nos guérilleros, les autorités s'acharnent à attaquer la République de Zambie pour camoufler sous le manteau « des attaques menées à partir de l'extérieur », leur incapacité de contrôler la situation militaire. Le nombre de casernes attaquées démontre bien — comme le M.P.L.A. l'a affirmé à plusieurs reprises — que les soldats portugais s'y trouvent cantonnés, ne les quittant que pour réaliser les actions criminelles contre les populations civiles.

     Le nombre réduit d'embuscades et d'accrochages met en évidence le contrôle effectif du terrain par nos forces armées. En effet, dans ces régions, l'armée coloniale ne s'aventure que pour des attaques héliportées, et sous la couverture de l'aviation ».

b) en Guinée : l'aspect militaire de la lutte est ici caractérisé par une évolution harmonieuse et continue.

     Au départ, dans le sud, puis au nord et à l'est, c'étaient des groupes autonomes de guérilleros qui combattaient contre la présence portugaise. Aujourd'hui, avec la constitution des forces armées régulières, moins d'un tiers de la Guinée (les centres urbains) reste territoire colonial.

     L'action armée la plus intensive est dirigée contre les camps retranchés. Un communiqué du 17 février 1970 illustre cette situation :

     « Lorsque, dans une guerre coloniale, l'action de l'agresseur tend à se caractériser principalement par des actes de terrorisme, des « coups de main » et des bombardements aériens, c'est qu'il est en défaite sur les champs de bataille. Si, par ailleurs, il perpètre des agressions contre les pays voisins de celui où sévît la guerre coloniale, c'est qu'il est conscient du caractère irréversible des succès du mouvement de libération nationale et désespéré face à la défaite.

     Telle est la situation des colonialistes portugais dans notre pays.

     En effet, coincés dans les camps retranchés, constamment soumis au feu de nos combattants, démoralisés face à l'échec des tentatives de reconquête des régions libérées, et désespérés devant l'intensification de notre action à partir du début de la présente saison sèche (novembre), les colonialistes portugais ont non seulement intensifié les bombardements au napalm contre les populations et les tentatives de coups de main contre nos forces, mais aussi perpétré des actes d'agression répétés contre les pays voisins »

c) au Mozambique : Eduardo Mondlane évoquait les débuts de la lutte armée en ces termes :

     « Nous avons commencé faiblement du point de vue numérique, dans les provinces de Nyassa, Tête, du Zambère et de Cabo Delgado. Mais dans la province du Zambèze et du Tete, le manque de coopération du Malawi nous a obligés, presque six mois plus tard, en 1965, à nous retirer parce que nous étions découragés.

     « A Nyassa et à Cabo Delgado, nous avons réussi à maintenir la guerre. A tel point qu'actuellement, presque toute la province de Cabo Delgado est entre nos mains, sauf les petits villages, et à Nyassa, plus des deux tiers. En fait. tous les villages, y compris la capitale, Vila Cabral, sont isolés. Les Portugais se déplacent en avion ou en hélicoptère » (8).

     En effet, d'après le rapport militaire présenté au deuxième congrès du FRELIMO, tenu en zone libérée du Mozambique en juillet 1968, au cours de la première phase les combattants peu nombreux et mal équipés, organisés dans de petits groupes, ont d'abord limité leur action à des embuscades. Ils sont arrivés graduellement à disposer de pelotons et de compagnies : plus récemment, à former des unités spécialisées d'artillerie, spécialement entraînées dans l'utilisasion de mortiers, de DCA et de canons. Les combattants sont aujourd'hui capables de liquider des bases et des camps ennemis, de même que d'organiser des embuscades fréquentes suivies d'assauts au cours desquels l'ennemi est complètement anéanti et de grandes quantités de matériel sont saisies.

     Le Comité Central du FRELIMO, au cours de sa dernière réunion (tenue du 9 au 14 mai). déclarait :

     ... « Sur le plan militaire, la situation est caractérisée par l'intensification de nos actions dans le but d'étendre la lutte armée à de nouvelles régions, tout en consolidant les régions libérées à l'arrière. Ainsi, dans les zones de guerre, l'ennemi est chaque jour plus isolé dans ses postes, par suite des actions de sabotage de nos guérilleros qui coupent ses lignes de communication ».

     Ces actions de guérilla qui couvrent essentiellement les régions rurales d'Angola, de Guinée et du Mozambique s'accompagnent d'attaques de commandos lancés contre les centres urbains. Un groupe de militants du M.P.L.A. a saboté des puits de pétrole à Luanda et le commando « Vitoria ou Morte » opéra, le 4 juin 1969, le détournement d'un avion portugais sur le Congo-Brazzaville. Après le bombardement de l'aéroport de Bissalanca, à 10 km de Bissao, au début de l'année 1968, l'infanterie lourde des FARP (9) (PAIGC) attaqua dernièrement l'île de Bolama, siège de l'ancienne capitale coloniale. Des infrastructures militaires du dispositif de défense de l'armée coloniale portugaise, tels les terrains d'aviation, constituent de plus en plus la cible des forces de guérilleros, technologiquement en mesure de prendre d'audacieuses initiatives.

     Aussi, la physionomie des fronts opérationnels en Angola, en Guinée et au Mozambique nous révèle-t-elle une frappante similitude : de vastes régions rurales libérées ou semi-libérées de la présence coloniale, des zones en litige et des secteurs des prémères lignes où l'ennemi est constamment harcelé. Alors que le théâtre des combats s'élargit, les régions libérées se consolident. Les troupes coloniales, en revanche, retranchées dans leurs casernes et cantonnements, gardent uniquement la maîtrise et l'initiative des bombardements aériens. Elles frappent cruellement les populations à coups de bombes au napalm et tentent vainement, à travers une campagne psychologique, la récupération des populations « indigènes »...

     Les responsables politiques caractérisent l'actuelle conjoncture en termes d'un Etat dont une partie du territoire national, surtout les principaux centres urbains, est occupée par les forces militaires étrangères (Guinée) ou d'un territoire indépendant, encore occupé dans sa plus grande partie par des étrangers, Portugais, Allemands, Américains et autres (Angola).

     Pour importantes que soient les actions sur le plan armé, il convient toujours de mettre en relief la prééminence de faction politique.

     Les régions libérées constituent aujourd'hui le cadre des mutations engendrées par la praxis de ces guerres populaires de mouvement. Dans les lointaines contrées où jadis les populations en proie à l'arbitraire de l'administration coloniale, ne connaissaient ni l'école,ni l'hôpital, une révolution s'accomplit à tous les niveaux des structures sociales :

     -- un pouvoir politique, créé au bout des fusils, et se traduisant par l'installation des organes populaires de participation et de contrôle, c'est-à-dire la structure organisationnelle du parti :

     -- une production économique libre et rationnelle, introduisant la concurrence avec le marché colonial :

    -- une vie culturelle réalisant, en rupture avec l'assimilation, l'intégration des éléments traditionnels et l'ouverture vers le savoir moderne.

     Tous ces domaines de la vie politico-administrative, socio-culturelle et économique des populations sont restructurés, au fur et à mesure de l'effondrement du pouvoir colonial. C'est au travers de la destruction créatrice que les populations rurales, surtout, régies par les appareils politiques de leurs organisations, font l'expérience de l'indépendance.

     Alors que l'éclosion du mouvement national fut un phénomène essentiellement urbain, l'apprentissage de l'indépendance, du fait de l'implantation de la guérilla, a pris son départ dans les villages pour s'étendre au plan national.

     Cet apprentissage de l'indépendance et de la liberté arrachés, à un tel degré d'exaltation, au feu des combats contre la domination directe, ne saurait s'accommoder d'aménagements de provenance extérieure.

     Dans cette perspective, le Portugal cesse d'être « puissance administrante » avec les obligations qui lui sont attachées au regard de l'article 73 de la Charte de l'O.N.U. En effet, on ne voit pas comment l'Etat portugais pourrait s'acquitter d'une prétendue « mission sacrée » d'administration des régions en guerre, « de tenir compte des aspirations politiques des populations et de les aider dans le développement progressif de leurs libres institutions politiques, dans la mesure appropriée aux conditions particulières de chaque territoire et de ses populations, et à leurs degrés variables de développement ». Le même esprit prédomine dans le dispositif de la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée Générale, qui invite les puissances coloniales à s'engager à prendre des mesures « pour transférer tous pouvoirs aux peuples de ces territoires, sans aucune condition ni réserve, conformément à leur volonté et à leurs vœux librement exprimés, sans aucune distinction de race — afin de leur permettre de jouir d'une indépendance et d'une liberté complète ».

     Ces deux notions de responsabilités de la puissance administrante et de transfert de pouvoir, l'une élaborée à San Francisco, et l'autre dans l'atmosphère optimiste de l'année 1960, outre qu'elles sont déjà largement dépassées, vont à rencontre des intérêts réels des populations que l'ONU est censée défendre. Dans l'hypothèse extrême où le gouvernement portugais viendrait à les mettre en application, le conflit éclaterait entre le réformisme de ces textes et la révolution inscrite dans la guerre de libération nationale.

     On voit comment la dynamique du changement social introduite par les guerres populaires est porteuse de renouvellement de la théorie politique à l'échelle continentale.

III - Internationalisation et perspectives

     Les faits abondent pour démontrer que la guerre coloniale de génocide menée par le Portugal se poursuit grâce à l'existence d'un vaste champ de soutien qui se manifeste par :

— la coopération organique de l'O.T.A.N. ;

— la participation financière et militaire des pays capitalistes au pillage des richesses coloniales :


— le système de défense mutuelle adossé à l'axe Salisbury-Pretoria.

     Ces trois forces composantes des alliances lusitaniennes situent l'enjeu international de la lutte de libération des peuples de l'Angola, de Guinée et du Mozambique.

     Dès son admission à l'OTAN. en 1949, le Portugal a toujours bénéficié d'une constante sollicitude sur le plan militaire et financier, provenant à la fois de l'Organisation et directement de chacun de ses partenaires.

     La situation du pays sur les côtes de la Péninsule ibérique, le ferme exercice de la souveraineté sur les îles de l'Atlantique (Açores, Madère, Cap-Vert, Sao Tome) et autres possessions de l'Afrique continentale, constituaient des atouts majeurs au regard des stratégies de l'OTAN, en particulier de celles des Etats-Unis engagés dans la guerre froide. Le gouvernement portugais a su capitaliser ces avantages et faire valoir ses arguments, lors du déclenchement des opérations répressives en Angola, en 1961.(10) Bien que, sur le plan des accords de principe, les frontières de l'aire couverte par l'Alliance atlantique confinent seulement au Tropique du Cancer, la diplomatie du gouvernement Salazar s'est battue pour une présence effective et organique de l'OTAN dans les « provinces » de l'Afrique continentale. En dépit du pharisaïsme des Etats-Unis (qui, lors de l'administration Kennedy, avaient formellement condamné, à l'ONU, la politique coloniale portugaise), ce sont bien les stocks de l'Organisation Atlantique que le gouvernement de Lisbonne achemina vers les lieux du combat.

     Vingt ans après sa constitution, l'OTAN, qui manifeste de plus en plus une bienveillante compréhension envers les opérations de génocide des populations africaines, joue un rôle déterminant dans l'aide fournie au Portugal (1a), pour lui permettre de résister militai-rement à l'assaut conjugué de trois guérillas populaires.

     Réajustant sa stratégie, à la lumière de révolution technologique et du rapport, des forces dans le monde, l'Alliance assigne, aujourd'hui, au Portugal « impérial », une nouvelle place de choix : assurer la couverture défensive de la zone ibéro-atlantique, en abritant le siège du sous-commandement IBERLANT — ce qui porte à sept le nombre d'installations de l'OTAN — et à participer, avec l'Afrique du Sud, le Brésil, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, à la constitution de l'Organisa-tion du Traité de l'Atlantique Sud (O.T.A.S.). En outre, le gouvernement de Lisbonne a conclu des accords avec la Grande-Bretagne et la République Fédérale Allemande pour l'éta-blissement des bases qui fonctionnent déjà sur le territoire de la « métropole », avec les Etats-Unis et la France pour les îles des Açores, et avec l'Afrique du Sud pour l'île de Sel (archipel du Cap-Vert).

     La constante augmentation du budget militaire portugais alloué aux « forces militaires extraordinaires des territoires d'outremer » (8 % du produit national brut), ne laisse aucune illusion sur les sources de financement de la guerre.

     A ce stade intervient la liaison entre les partenaires de l'OTAN et les investissements économiques. Ceux-là mêmes qui fournissent une aide militaire directe au Portugal, en l'occurrence les Etats-Unis d'Amérique et l'Allemagne de l'Ouest, retirent, par voie de conséquence, les bénéfices les plus importants de l'exploitation coloniale.

     La politique coloniale portugaise dans le domaine économique se caractérisait, jusqu'à la veille du soulèvement populaire en Angola, par une prudente protection des « provinces d'outre-mer », consi-dérées comme des chasses gardées. Les charges imposées par une situation de guerre sur trois fronts ont déterminé l'appel pressant, aux capitaux extérieurs, culminant avec l'adoption d'un nouveau code d'investissement, par le décret du 26 avril 1965.

     Cependant, les intérêts étrangers, en dehors de ceux de l'ancienne « métropole », n'ont pas eu le temps matériel de se développer efficacement en Guinée. Ce facteur explique l'effondrement presque immédiat, d'une économie fondée exclusivement sur un produit de traite (l'arachide), dès lors que la guérilla s'implantait dans les zones rurales.

     Dès janvier 1963, les maquisards du P.A.I.G.C. avaient procédé au boycott du commerce et à la destruction des comptoirs portugais situés au sud du fleuve Corubal (la région agricole la plus riche et la plus peuplée de toute la Guinée). Le sabotage de la culture de traite, le blocus économique des villes, la non-circulation monétaire et financière dans les zones rurales, entraînèrent un rapide effondrement des échanges extérieurs. Retenons seulement que l'exportation d'arachides enregistra une baisse de 2/3 entre 1959 et 1965, et celle du riz passa de 1.269 tonnes en 1959 à 9 tonnes en 1963 et 1964, pour dispa-raître totalement en 1965 (11).

     En revanche, l'économie de l'Angola et du Mozambique pose, au regard de la guerre de libération nationale, des problèmes d'une autre nature. Ces pays possèdent d'immenses ressources agricoles, minières et énergétiques, dont l'exploitation fait l'objet d'une compétition de grands monopoles internationaux provenant, entre autres, des Etats Unis, République Fédérale Allemande, Grande-Bretagne, Belgique, France, Italie, Suisse, Pays-Bas, Danemark, Japon, Afrique du Sud. Les capitaux étrangers ont dernièrement accentué leur emprise sur les industries extractives et le potentiel hydro-électique. Et les projets de barrage sur les fleuves Cunene (en Angola) et Zambèze (au Mozambique), en enregistrant la croissante pénétration des groupes financiers sud-africains, ainsi que la présence de leurs troupes d'élite, témoignent de l'escalade de l'offensive commune des sociétés coloniales blanches en Afrique australe (12).

     Il convient de partir de cette idée fondamentale que l'Afrique du Sud est une puissance à vocation expansionniste, fondée sur son énorme potentiel économique, militaire et énergétique, défendant le pouvoir afrikander à l'intérieur du système de l'apartheid. Sans doute, l'Etat d'Afrique du Sud, tributaire des capitalismes occidentaux, n'est-il pas économiquement indépendant, au sens plein du terme ; mais la nature de ses ressources et potentialités, sa masse industrielle, en égard au sous-développement des régions environnantes, lui permettent de jouer le rôle d'une « métropole » impérialiste. Le gouvernement Vorster peut donc orienter sa politique « africaine » dans trois directions concurrentes : exportation de l'apartheid en Rhodésie et présence militaire, aussi bien dans ce pays qu'en Angola et au Mozambique : coopération, sinon annexion pure et simple, des Etats africains avoisinants (Malawi, Botswana. Lesotho) : plus loin. campagne de dégel de l'apartheid auprès des régimes qui se targuent de réalisme et modération (Madagascar, Ghana...).

     Le défi sud-africain est déjà lancé et les trompettes de la guerre ne manqueront pas de sonner dans les verdoyantes campagnes des alentours...

     Dans la compétition entre les particularités — fait de tout conflit armé — dont parle Mao Tsé-Toung, il faudra retenir parmi (les éléments de supériorité de l'ennemi sud-africain, son avance techno-logique et la couverture des puissances de l'OTAN : parmi les points faibles, outre le relatif isolement sur le plan de la morale internationale, il conviendra de souligner l'insuffisance fatale de ses ressources en forces humaines (1b) et le caractère injuste de la guerre. Alors que la lutte des mouvements de libération nationale de la région se prévaudra d'un contenu progressiste, bénéficiant d'un large soutien de par le monde, et possédera d'énormes réserves humaines. Bien entendu, le jeu de cette compétition ne pourra se décider en faveur des mouvements de libération nationale qu'à condition que ces derniers appliquent une stratégie aboutissant pratiquement à considérer l'ensemble de la région d'Afrique australe comme un seul front opérationnel, dans une guerre de longue durée.

     Ce n'est pas prophétiser que d'affirmer qu'aucun pays africain de la région ne pourra échapper, tôt ou tard, au choix d'une alternative posée par le régime de Pretoria : soit l'engagement dans l'affron-tement armé aux côtés des mouvements de libération nationale, soit compromission directe ou indirecte avec les tenants de l'apartheid. Tels nous semblent être les termes de l'équation de la libération de l'Afrique australe.

     Mais revenons à notre point de départ, à la nature originelle du conflit qui oppose les peuples d'Angola, de Guinée et du Mozambique à la puissance coloniale portugaise.

     Nous avons esquissé la physionomie des trois fronts de lutte armée dirigée car le MPLA, lePAIGC et le FRELIMO, et brièvement analysé comment le Portugal y fait face, grâce au soutien de ses alliés, dans le cadre d'une vaste compétition internationale. Ces guerres de libération ont donc fait émerger de sa léthargie ce pays arriéré qui amorce aujourd'hui un mouvement d'intégration à l'Europe.

     Certes, des transformations s'étaient déjà opérées au sein du capitalisme portugais au cours de la période de la deuxième guerre mondiale. Mais il a fallu le déclenchement du mécanisme répressif contre le peuple angolais en 1961 pour révéler la crise industrielle au Portugal. La rupture de l'équilibre financier qui s'ensuivit fut aussitôt rétablie par les emprunts extérieurs ainsi que par la rentrée de devises, avec la circulation touristique.

     L'accession de Marcello Caetano au pouvoir, en 1968, consacra l'avènement d'un représentant insigne du néo-capitalisme portugais. Il maintient personnelle-ment des liaisons financières avec les monopoles portugais et autres sociétés européennes, en qualité de membre de plusieurs conseils d'administration, après avoir été naguère, dans la force de l'âge, le maître vigilant du « droit à la colonisation ». Le gouvernement du Professeur Caetano ne saurait ni promouvoir, à l'intérieur, de profondes réformes mettant en cause les intérêts économiques dont il est le défenseur, ni s'acheminer vers la décolonisation d'un empire dont il fut l'idéologue. Les lois inéluctables du progrès, l'adéquation du néo-capitalisme portugais à la concurrence européenne, imposent cependant une libéralisation de façade. Alors que sur le plan des « provinces d'outre-mer », on tente une récupération des élites africaines, pour endiguer, bien entendu, le triomphe du mouvement de libération nationale.

     Ainsi se présente le réseau étroit de contradictions où s'enlise actuellement le gouvernement portugais.

     Lors du premier anniversaire de son investiture, Marcello Caetano déclarait : « En défendant l'outre-mer de la subversion soutenue par les puissances étrangères, le gouvernement sait que cela correspond à un impératif national. Ce que l'on y détend, c'est l'intégrité du territoire, mais aussi la sécurité des vies, la paix des populations, une œuvre séculaire, la civilisation elle-même ». Et le Premier ministre réaffirma encore la résolution de mener le bon combat — « celui d'épargner notre Afrique des calamités des indépendances factices, proclamées au moyen d'illusions auto-déterminées qui, en hommage aux mythes à la mode, sacrifient les véritables intérêts des peuples et compromettent la paix du monde ».

     Beaucoup se demandent si, compte tenu du retard historique de ses structures socio-économiques, le Portugal pourrait encore réunir à temps les conditions réquises pour une néo-colonisation de ses « provinces d'outre-mer ». La question ne relève certainement pas du byzantinisme et les mouvements de libération qui s'y sont penchés ont répondu par la négative.

     Pourrait-il y avoir une formule de compromis entre l'ultra-colonialisme et le néo-colonialisme ?

     Il n'est pas sans intérêt de rappeler ici, incidemment, la position « idéaliste » adoptée par la CEUD (14) sur la question coloniale, lors de la dernière campagne des élections législatives portugaises :

     « Donner naissance à des sociétés multi-raciales viables noire et minorité blanche, c'est tenter une solution culturelle et historique jusqu'ici non encore obtenue dans le monde.

     Seule cette solution est digne du problème mis en équation en Afrique portugaise. Et c'est seulement par elle que l'on pourra obtenir la synthèse des valeurs rationalistes techniques de la culture machiniste de l'Occident avec les valeurs poétiques et communautaires caractéristiques du monde africain dont sera imprégnée la civilisation qui commandera l'avenir du progrès humain. Elle seule constitue la solution totale pour l'angoisse que le processus du colonialisme a ouvert dans l'histoire contemporaine.

     Nous ne savons pas si le temps permettra que l'on puisse encore entendre le langage que nous proposons. Mais il devient nécessaire qu'il soit offert au monde comme la solution du Portugal, afin de servir de réparation aux erreurs commises, d'être un signe de culture et de conscience dans un problème dominé car des sentiments primaires comme l'intérêt, la force, la révolte et la haine — un simule message d'humanité et d'espérance ».

     On voit se profiler, en filigrane, la véritable alternative posée au gouvernement portugais, dans le contexte de son effort de guerre. Face au « géant » sud-africain dont il est en passe de devenir tribu-taire pour la défense de l'Angola et du Mozambique, le Portugal se trouve acculé à choisir entre garder la mainmise sur les « provinces d'outre-mer » et accepter que l'Afrique du Sud étende son hégémonie sur ces deux pays.

     Rendu à lui-même, dans son rectangle ibérique, le Portugal cède le flanc à des points vulnérables : rythme de croissance écono-mique compromis par le poids des dépenses affectées à la guerre (58% des ressources de l'Etat) ; éventualité de soulèvements populaires ou de sabotage des bases de départ de la guerre coloniale : limitation démographique des ressources humaines. Ce dernier point risque d'atteindre, le premier, la cote d'alerte. D'où l'ensemble de mesures récemment édictées par le gouvernement de Lisbonne, concernant le service militaire.

     Sur le terrain opérationnel, on assiste depuis quelque temps à une participation plus large des éléments civils, colons et autres forces para-militaires, comme c'est le cas pour l'Angola.

     Doit-on conclure, pour autant que le gouvernement portugais ait déjà engagé dans les trois fronts le maximum de ses possibilités ou atteint le plafond de ses ressources ?

     Il s'agit ici de guerres longues inscrites dans la temporalité d'une totale émancipation de l'Afrique. Ces guérillas que l'on prétend « faibles » (15) immobilisent pourtant, des effectifs de l'armée portugaise de l'ordre de 150.000 hommes en Angola, en Guinée et au Mozambique (16).
 

    Abordant à la fin de son dernier ouvrage le problème controversé de la contradiction principale de notre temps (impérialisme /Tiers-Monde), Pierre Jalée affirme « qu'il est politiquement intolérable de voir tant et tant de programmes de partis ou organisations progressistes et marxistes en Europe occidentale ne faire intervenir le Tiers-Monde qu'au dernier chanitre, celui des bonnes œuvres, comme pour réparer un oubli. Et pour être plus concret, se demande-t-il, comment expliquer, par exemple, que le Portugal puisse depuis des années poursuivre une défense armée de pur type colonialiste en Angola, en Guinée et au Mozambique, avec le concours effectif, économique et militaire, de ses partenaires de l'OCDE et de l'Alliance atlantique, sans que, dans aucun pays membre de ces organisations, une action quelconque ait été entreprise pour contrecarrer cette solidarité impérialiste ? Comment ne peut-on pas comprendre que de telles actions seraient profitables, aussi, au développement des luttes plus spécifiquement intérieures aux pays en question ? Ces dernières, à leur tour, et si elles revêtent quelque ampleur, devant avoir d'inévitables « retom-bées » dans le Tiers-Monde (17).

     On n'a peut-être pas encore suffisamment compris en Europe la portée que le combat des peuples de ces pays a acquise, au niveau continental, et que l'on y poursuit inlassablement une radicale mutation de structures et de mentalités. On ne discerne peut-être pas qu'en dernière analyse, l'issue de la bataille placée sur le terrain de l'Afrique australe ouvrira comme au Viet-Nam, aujourd'hui, de nouvelles perspectives pour la liquidation de l'impérialisme.

     Cependant, dans la conjoncture politique de l'Afrique et compte tenu du rapport mondial des forces, l'accomplissement d'un tel projet révolutionnaire nécessite, non plus la phraséologie antiimpérialiste, mais le réveil ou la réactivation de l'internationalisme prolétarien.
                                                                                                Mai 1970
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(1)    Ce texte a été rédigé avant la Conférence Internationale de Solidarité avec les peuples et  les mouvements en lutte contre le colonialisme portugais, conférence               qui s'est tenue à Rome le 29 juin 1970. Nous reviendrons sur cet important événement, ainsi que sur  l'ensemble des problèmes posés par l'essor de la guerre de                libération en Afrique australe.
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(2)    Cf. « Le Monde », du 1er janvier 1970.
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(3)    MAC : Mouvement anti-colonialiste.
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(4)    FRAIN : Front Révolutionnaire Africain pour l'Indépendance des Colonies portugaises.
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(5)    C.O.N.C.P. : Conférence des Organisations Nationalistes des Colonies portugaises.
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(6)    Cf. M.A : La lutte de libération nationale dans les colonies portugaises : fondements unitaires. Document de base - Conférence de Dar-es-Salam. Edit.                Information CONCP  1967.
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(7)      Cf. Guinée : le pouvoir des armes. Interview à Tricontinental, n° 12. La Havane, mai- juin1969.
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(8)     Interview à la Tricontinental, n" 12. mai-juin 1969. La Havane.
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(9)     FARP : Forces Armées Révolutionnaires du Peuple.
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(10)    Voir la désignation complète du matériel de l'OTAN utilisé par les forces armées portugaises in « Portugal and NATO » — S.J. Bosgra et Chr. Van Krimpen —                 Brochure éditée par Angola Comité. Klarenburg 253. Amsterdam.
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(11)   Cf. Guinée et Cap-Vert. Edit. Informations CONCP. Alger. 1970.
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(12)   Voir Africasia. n" 8, article d'Aquino de Bragança : Un barrage contre les hommes.
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(13)   Ce sera là le talon d'Achille, pour employer l'expression de Basil Davidson. Cf. l'article «  La guérilla africaine à l'assaut des bastions blancs ». In « Le Monde                diplomatique », novembre 1968.
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(14)   Commission électorale de l'unité democratique. Cf. « Diario de Lisboa », 28 septembre 1969.
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(15)   Elena de la Souchère. in « Le Monde diplomatique », février 70.
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(16)  « Ce chiffre éanivaudrait, toutes proportions gardées, à une armée de deux millions d'Américains au Viet-Nam » (Basil Davidson).
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(17)  Cf. « L'impérialisme en 1970 » Petite collection Maspero.

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