appel de la havane

pp. 32-33

    EL DEBER DE TODO REVOLUCIONARIO ES HACER LA REVOLUCION

 

     A une époque où le nombre et la fonction des intellectuels
dans le domaine des sciences et des techniques, de la production
matérielle et de la gestion, de la formation et de l'information des
hommes, comme dans celui de la création culturelle sont radicale-
ment différents de ce qu'ils étaient naguère ;

     A une époque où, objectivement, les intellectuels se trouvent
de plus en plus sur les positions des classes laborieuses et des mou-
vements de libération nationale et en prennent de mieux en mieux
conscience ;

     convaincus d'autre part que les travailleurs des pays capita-listes sont l'objet d'une exploitation relevant du même système économique, nous constatons que cette entreprise de domination emprunte toutes les formes, des plus brutales aux plus insidieuses et qu'elle se situe à tous les niveaux : politique, militaire, écono-mique, racial, idéologique et culturel. Elle prend appui sur des
moyens financiers gigantesques et dispose d'officines de propagande camouflées en institutions de culture.

     L'impérialisme cherche à assurer par les techniques d'endoctrinement les plus variées, le conformisme social et la passivité politique ;

     en même temps, un effort systématique vise à mobiliser les techniciens, les hommes de science et les intellectuels en général au service des intérêts et des objectifs capitalistes, colonialistes et néo-colonialistes... Ainsi, des talents et des compétences qui pourraient et devraient participer à une oeuvre de progrès et de libération deviennent au contraire les instruments de la commer-cialisation de la culture, de la dégradation des valeurs et du maintien de l'ordre social et économique imposé par le système capitaliste.

     C'est l'intérêt fondamental et le devoir impérieux des intellectuels de résister et de riposter sans délai à cette agression : il s'agit de soutenir les luttes pour la libération nationale, l'émancipation sociale et la décolonisation culturelle de tous les peuples d'Asie, d'Afrique, d'Amérique Latine et la lutte contre l'impérialisme dans son centre même que mène un nombre de plus en plus grand de citoyens noirs et blancs des Etats-Unis. Il s'agit pour les intellectuels de s'engager dans le combat politique contre les forces conservatrices, rétrogrades et racistes, de démystifier leurs idéologies, de s'attaquer aux structures qui la fondent et aux intérêts qu'elle sert.

     C'est pourquoi, de La Havane, au milieu du peuple révolu-tionnaire de Cuba et après une confrontation d'idées marquée par une liberté d'expression indispensable aux batailles et aux élaborations d'aujourd'hui comme à la société nouvelle qui en surgira, nous appelons les écrivains et les hommes de science, les artistes et les enseignants, les étudiants à engager et à intensifier la lutte contre l'impérialisme, à prendre la part qui leur revient dans le combat pour la libération des peuples.

     Cet engagement doit commencer par une prise de position catégorique contre la politique d'asservissement culturel des Etats-Unis, ce qui implique le refus de toute invitation, de toute bourse, de tout emploi et de tout programme culturel et de recherche, lorsque leur acceptation constituerait une collaboration avec cette politique.


     A une époque où l'impérialisme américain fait peser sur la vie même des peuples comme sur l'avenir de la culture une menace
universelle.

                                                  NOUS

     Intellectuels venus de 70 pays et réunis en congrès à La Havane, proclamons notre solidarité active avec tous les peuples en lutte contre l'impérialisme et tout particulièrement avec l'héroïque peuple vietnamien.

     Convaincus que ces peuples ont à faire front contre une offensive globale dirigée par l'impérialisme américain, secondé à des degrés divers par tous les autres et visant à les maintenir dans un état de sujétion et de sous-développement économique, social et culturel ou à les y replonger ;

     convaincus que l'impérialisme, à la tête duquel se trouve l'impérialisme américain, pour développer sa domination, étend ou renforce l'agression militaire, politique, économique et culturelle particulièrement en Corée, au Laos, au Cambodge, au Congo (K), dans le monde arabe, dans les colonies portugaises d'Afrique, au Venezuela, en Bolivie ainsi que dans d'autres pays ;

 

     convaincus d'autre part que les travailleurs des pays capita-listes sont l'objet d'une exploitation relevant du même système économique, nous constatons que cette entreprise de domination emprunte toutes les formes, des plus brutales aux plus insidieuses et qu'elle se situe à tous les niveaux : politique, militaire, écono-mique, racial, idéologique et culturel. Elle prend appui sur des
moyens financiers gigantesques et dispose d'officines de propagande camouflées en institutions de culture.

     L'impérialisme cherche à assurer par les techniques d'endoctrinement les plus variées, le conformisme social et la passivité politique ;

     en même temps, un effort systématique vise à mobiliser les techniciens, les hommes de science et les intellectuels en général au service des intérêts et des objectifs capitalistes, colonialistes et néo-colonialistes... Ainsi, des talents et des compétences qui pourraient et devraient participer à une oeuvre de progrès et de libération deviennent au contraire les instruments de la commer-cialisation de la culture, de la dégradation des valeurs et du maintien de l'ordre social et économique imposé par le système capitaliste.

     C'est l'intérêt fondamental et le devoir impérieux des intellectuels de résister et de riposter sans délai à cette agression : il s'agit de soutenir les luttes pour la libération nationale, l'émancipation sociale et la décolonisation culturelle de tous les peuples d'Asie, d'Afrique, d'Amérique Latine et la lutte contre l'impérialisme dans son centre même que mène un nombre de plus en plus grand de citoyens noirs et blancs des Etats-Unis. Il s'agit pour les intellectuels de s'engager dans le combat politique contre les forces conservatrices, rétrogrades et racistes, de démystifier leurs idéologies, de s'attaquer aux structures qui la fondent et aux intérêts qu'elle sert.

     C'est pourquoi, de La Havane, au milieu du peuple révolu-tionnaire de Cuba et après une confrontation d'idées marquée par une liberté d'expression indispensable aux batailles et aux élaborations d'aujourd'hui comme à la société nouvelle qui en surgira, nous appelons les écrivains et les hommes de science, les artistes et les enseignants, les étudiants à engager et à intensifier la lutte contre l'impérialisme, à prendre la part qui leur revient dans le combat pour la libération des peuples.

     Cet engagement doit commencer par une prise de position catégorique contre la politique d'asservissement culturel des Etats-Unis, ce qui implique le refus de toute invitation, de toute bourse, de tout emploi et de tout programme culturel et de recherche, lorsque leur acceptation constituerait une collaboration avec cette politique.